Le 6 mars 2009, Elie Domota, leader du LKP (Lyannaj Kont Profyatatyon), le collectif à la tête de la grève en Guadeloupe, a rencontré à Pointe-à-Pitre, le président de la Précipauté du Groland, Christophe Salengros.
Dans « Groland Magzine » sur Canal+, l'émission animée par Jules-Edouard Moustic, on a pu voir l'arrivée « maltée » du président Salengros en Guadeloupe et sa rencontre avec Elie Domota auquel il apportait un message de soutien.
Il en a aussi profité — le président grolandais est d'un tempérament généreux, à l'image de ses concitoyens — pour goûter les spécialités locales, en particulier les boissons. Quand on voit le résultat, le président aurait pu faire sien l'adage: « A pa lè ou vlé pisé pou ou chonjé pa ni bragyèt .»
Même si le mélange des genres peut en laisser certains perplexes, Elie Domota montre par là son sens de l'humour et de la dérision.
On peut y voir aussi un geste politique propre à souligner l'absence de Nicolas Sarkozy sur ce dossier : pas de déplacement aux Antilles, pas de discours et de mesures fortes pour les départements d'outre-mer pendant cette période fort agitée. Nicolas Sarkozy ne semble pas être le président des Antilles françaises. Tout au long du conflit, il a affiché un désintérêt pour cette affaire qui ne fait que refléter son désintérêt pour l'avenir de la France, malgré les effets de manches.
Un président pressé... de rentrer chez lui
L’omniprésident, en ses dix premiers mois de présidence, a accompli l'équivalent de cinq tours du monde mais on raconte qu’il ne passe jamais plus de 48 heures loin de son bercail élyséen. Preuve par l'exemple : les voyages en Israël, en Tunisie, en Inde, au Mexique... Au point que, parfois, le bouleversement du protocole et du calendrier frise le scandale diplomatique comme pendant sa visite d’Etat en Inde, en janvier 2008.
L'omniprésident n'a donc pas trouvé le temps d'aller en Guadeloupe et en Martinique, même pas 48 heures.
Tout comme il n'avait pas trouvé un mot à dire de la grève — qui en était à presque 20 jours — pendant son allocution de 90 minutes le 5 février 2009.
Punch ou pas pour le président ?
Yves Jego, le secrétaire d'État chargé de l'Outre-Mer, nous apprend que Nicolas Sarkozy se rendra en Guadeloupe et en Martinique vers « le 20, le 25 avril » dans le cadre des états généraux de l'outre-mer. Ces états généraux avaient été annoncés par le président le 19 février dernier.
Ce voyage intervient bien tard. Et si ces états généraux de l'outre-mer ne sont qu'un « bidule » de plus imaginé par les communicants de l'Élysée, il se pourrait que le divorce entre les Dom et la métropole ne soit irrémédiable.
Lors de son voyage, les conseillers du président seraient bien inspirés de lui recommander, bien qu'il soit réputé abstème, de troquer la grenadine contre un ti punch (au bon vieux rhum agricole) dégusté avec plus de modération que le sémillant président du Groland.
A lire : Guadeloupe : Frédéric Lefebvre atteint d'un strabisme politico-géographique
Biblio et extrait audio :
Air Sarko, Bruno Dive, éditions Jacob-Duvernet, 2008.
A propos des voyages de Nicolas Sarkozy, Bruno Dive, journaliste à Sud-Ouest, a écrit un livre très instructif, surtout de la part d'un auteur qui n'est pas forcément hostile au chef de l'État.
Bruno Dive répond aux questions de Nicolas Poincaré sur RTL Soir (septembre 2008)
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